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1.7.13

Un coup de cœur

Il est bien loin le temps où la bande dessinée était considérée comme un art mineur, une lecture de bien moindre valeur qu'un classique de la littérature ou d'un ouvrage documentaire traitant d'un sujet avec sérieux. Pourtant, il reste toujours des lecteurs qui ne sont pas convaincus que lire une BD n'est pas une occupation futile, du temps perdu, volé sur celui d'une lecture plus "noble", ignorant que le 9ème art a considérablement évolué depuis les "illustrés" d'autrefois et que, depuis au moins une quarantaine d'années, les auteurs de BD n'ont cessé de construire des univers complexes et/ou poétiques, des récits édifiants, et de traiter de sujets sérieux ou d'événements historiques avec un talent indéniable et un souci d'authenticité digne des documentaristes du monde cinématographique.

Depuis Maüs d'Art Spiegelman qui traite aussi brillamment de la Shoah que les films qui y sont consacrés, et qui a démontré que des personnages de papier incarnant les témoins d'une tragédie pouvaient transcrire et inspirer des émotions tout aussi bien que les êtres de chair et d'os qu'ils représentent, on ne compte plus les bandes dessinées consacrées aux conflits armés qui ont jalonné l'histoire de l'humanité. On peut citer bien évidemment les albums de Jacques Tardi, notamment C'était la guerre des tranchées, mais aussi Gorazde de Joe Sacco, La Guerre d’Alan d’Emmanuel Guibert et tant d’autres encore. Ces quatre ouvrages cités sont des œuvres documentaires, des transcriptions de témoignages recueillis. Il n’en va pas de même pour Notre Mère la guerre qui est une enquête policière se déroulant dans le contexte de la Grande guerre. Nous sommes donc davantage ici en présence de l’équivalent d’un roman historique : les personnages sont fictifs, l’intrigue sort tout droit de l’imagination des auteurs. Pourtant, la guerre en est bien le sujet principal et elle est traitée avec une puissance et une authenticité qui prouve que ceux-ci se sont particulièrement documentés et ont su s’immerger avec sensibilité et lucidité dans cette terrible époque et dans la peau de ceux qui l’ont vécue. Le lecteur en ressort frappé, ému et transpercé des mêmes doutes sur la nature humaine que les poilus qu’il a côtoyés de page en page, de case en case. Une série en quatre volumes qui appartient déjà aux classiques.




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